Dans le local où il enseigne les sciences, Éric Arseneault accueille ses étudiants en leadership, dont voici une fraction seulement : Stella Pendergast, Naël Bourmaud, Tyrell Lloyd, Lily MacLeod, Luca LeClair, Nadia Helmy, Alizée Cyr-Comeau et Gabrielle Sealy. (Photo : J.L.)
Éric Arseneault enseigne au secondaire à l’École François-Buote, à Charlottetown. Cette année, pour la deuxième année de suite, il assure le cours de leadership offert jusqu’à la fin du semestre. L’école et la société en général seront les grands bénéficiaires des initiatives mises en avant par les quelque 20 élèves inscrits au cours.
Le cours de leadership n’est pas un cours comme les autres. L’enseignant n’a pas de matière exacte à livrer, et l’évaluation des compétences acquises ne peut se faire par un examen standardisé. Cela ne veut pas dire que les compétences acquises ne sont pas réelles. Loin de là.
«Dans ce cours, les élèves sont encouragés à s’engager dans un projet qui leur tient à cœur. Le projet doit être réaliste et pouvoir se réaliser à l’intérieur d’un semestre, mais pour le reste c’est ouvert à toutes les possibilités», dit l’enseignant leader, Éric Arseneault.
Cette année, en raison des restrictions entourant la COVID, les projets choisis par les jeunes leaders doivent être réalisables dans le contexte des contraintes de distance, etc.
«L’an dernier, on avait fait un grand repas de Noël pour l’ensemble des membres de la communauté. On avait connu un très bon succès. Cette année, les élèves ont choisi des projets moins grandioses, mais tout aussi valorisants et valables pour l’acquisition de compétences», dit le responsable.
Les projets en cours vont de l’entreprise de désign et de vente de vêtements à l’effigie de l’École François-Buote, un projet de fresque murale, et de fonctionnement de l’école, vu que tous les membres du conseil étudiant sont dans ce groupe.
Leadership appliqué
Un des projets consiste à doter les écoles de La Commission scolaire de langue française de ressources LGBTQ2+ pour que tous les élèves aient accès à des livres et autres publications dans lesquelles ils puissent se reconnaître.
«Au début de l’année scolaire, les élèves me soumettent leurs projets. Je discute avec eux de leurs objectifs qu’ils s’engagent à atteindre. C’est un peu comme un contrat de travail. Je les appuie un peu s’ils doivent faire des demandes financières ou autres et de temps à autre je vérifie l’avancement en fonction de la date où le projet doit être conclu. Les élèves me font un rapport chaque semaine d’où ils sont rendus, des obstacles ou des chances qu’ils ont rencontrés, comme ça, j’ai une bonne idée des compétences qu’ils acquièrent, peut-être même sans s’en rendre compte».
Ces compétences dont parle Éric Arseneault sont différentes de celles qui sont transmises dans les matières plus traditionnelles. Elles vont de la confiance en soi à la capacité de planifier, en passant par la gestion de projet, la communication, l’identification de problèmes et la recherche de solutions.
«Ce sont des projets qu’ils ont choisis et qui leur tiennent à cœur. Les élèves sont donc très motivés. C’est un plaisir de voir les qualités et les styles de leadership éclore et se déployer dans la classe. Chaque élève a sa propre approche et quand ça vient au travail d’équipe, ils apprennent à négocier entre eux. C’est beau de voir ça».
- Jacinthe Laforest