
Lors d’un «talk show» animé par Maryne Floch LeGoff (à droite), on voit, partant de la gauche Israël Poulin, expert conseil en développement durable, Sébastian Manago, Robert Arsenault et Isabelle Dasylva Gill. (Photo : J.L.)
Sébastian Manago, Robert Arsenault et Isabelle Dasylva-Gill sont unanimes : leur participation au programme Impact DD (Impact Développement Durable) de RDÉE ÎPÉ a été profitable à leurs entreprises et organisme et ce, à plus d’un point de vue. Ils conseillent aux entreprises et organismes de manifester leur intérêt au moment de recruter de nouveaux participants.
Depuis l’automne 2023, Sébastian Manago de Double Hill Cidery, Robert Arsenault d’Urbainville Farms et Isabelle Dasylva-Gill de la SAF’Île sont engagés dans un cheminement vers un développement plus durable, dans le cadre du projet Impact DD de RDÉE ÎPÉ.
Au moment de recevoir leur «diplôme» de complétion du programme, ils sont unanimes à dire que ce programme a été riche en enseignements. «On ne sait pas ce qu’on ne sait pas», a résumé Isabelle Dasylva-Gill, directrice générale d’un organisme qu’on n’associe pas, de premier abord, au développement durable.
«Il y a encore beaucoup d’incompréhension par rapport au développement durable. Bien sûr, ça inclut l’environnement mais ça dépasse aussi l’aspect purement environnemental», soutient Israël Poulin qui a accompagné les trois candidats dans leurs démarches respectives d’apprivoisement et d’application de principes de développement durable au cours de la dernière année.
«C’est important de dire que la plupart des entrepreneurs font déjà du développement durable, parfois sans le savoir. Ils cherchent à améliorer leurs processus, à limiter leurs dépenses, et maximiser les ressources. Ils sont sur la bonne voie. Il suffit d’orienter ces actions vers un objectif plus large que la rentabilité monétaire pure et simple», a expliqué Israël Poulin.
Tous deux propriétaires d’entreprises agricoles, Robert Arsenault d’Urbainville Farms et Sébastian Manago de la cidrerie Double Hill partagent une préoccupation commune pour la terre.
«Lorsque Fiona a frappé, ça été dévastateur pour nos pommiers. Planter des pommiers, ça coûte cher et ça prend du temps avant de produire, cinq ans, sept ans, même neuf ans», a expliqué Sébastian Manago qui n’a pas caché à quel point cette tempête l’avait perturbé. «Ça fait deux ans et je ne suis pas retourné en forêt pour constater les dommages. Ça fait trop mal», dit-il. Il voit l’urgence d’opter pour de meilleures pratiques environnementales afin de limiter les changements climatiques et les conséquences désastreuses qu’ils entraînent.
Pour Robert Arsenault, producteur de pommes de terre, la météo est aussi importante. «C’est notre vie… L’entreprise a beaucoup grandi depuis que j’ai commencé sur la ferme à 15 ans. On avait 5 acres de pommes de terre. On en a 1 500 maintenant. Et j’espère laisser une terre en aussi bonne santé, si pas meilleure, que des années de mon père», a-t-il insisté.
Chacun dans leurs domaines respectifs, les trois «étudiants en développement durable» de la cohorte 2023-2024 ont effectué un cheminement qui va se poursuivre car maintenant, «ils savent ce qu’ils savent», incluant le fait que le développement durable est une tendance mondiale et payante.
«Le développement durable, ça représente un marché de 4 500 milliards de dollars d’ici 2030. Il va y avoir des pressions énormes sur les fournisseurs qui devront fournir des preuves que leurs méthodes sont durables. C’est en train de se mettre en place», dit Israël Poulin.
Dès septembre-octobre, trois ou quatre nouveaux «étudiants en développement durable» entreront en classe. Leurs frais de «scolarité», d’une valeur estimée à 15 000 $, sont entièrement pris en charge par RDÉE ÎPÉ et les bailleurs de fonds partenaires.
Source: Jacinthe Laforest