Février 2020

Shelley Jessop, du Centre d’affaire pour femmes en milieu rural.


Même si les femmes sont de plus en plus présentent dans le milieu des affaires, elles sont surtout cantonnées dans des petites entreprises dont elles sont les propriétaires et seules employées.  La réalité de la vie de famille est pour beaucoup dans cet état de fait.  Il est aussi vrai que les femmes qui veulent gérer des actifs de plusieurs millions de dollars ont de la difficulté à accéder au capital. 

«Je dirais que l’accès au capital est le principal obstacle à la croissance des femmes en entreprise.  C’est une des raisons pour lesquelles nous existons, à la PEI Business Women Association, et que nous avons créé notre centre d’affaires pour les femmes en milieu rural à Bedeque.  C’est tout nouveau et nous espérons que le mot va se répandre», dit Shelley Jessop, la directrice de ce tout nouveau centre ouvert en novembre 2019. 

Cette dernière a rencontré une délégation de femmes francophones le jeudi 6 février, dans le cadre d’une tournée organisée par la Chambre de commerce acadienne et francophone de l’Î.-P.-É.  «45 % de nos membres sont des entreprises ou des organismes dirigés par des femmes, alors nous avons organisé cette tournée misant sur les services offerts aux femmes d’affaires et à celles qui aimeraient le devenir», dit Raymond Arsenault, coordonnateur de la CCAFLÎPÉ. 

Les affaires : une tendance pour les femmes d’âge mûr

Une des participantes était Karen Langevin.  À la retraite après une carrière au gouvernement fédéral, elle a mis sur pied une petite école de yoga.  «Je fais environ 10 000 $ par année, et j’aimerais faire un peu plus, sans dépasser le 30 000 $, à cause de la TPS.  Je remarque que beaucoup de femmes dans ma fourchette d’âge lancent des petites entreprises et selon moi, on devrait faire des programmes adaptés à leurs besoins spécifiques», a-t-elle dit, lors de la présentation au centre d’affaires des femmes rurales à Bedeque. 

Outre les banques, les femmes qui veulent accéder à du capital ont les mêmes options que les hommes.  «Nous n’avons pas de programmes réservés aux femmes, mais notre programme de prêts pour de nouvelles entreprises attire aussi les femmes, alors qu’au total, environ 35 % de nos clients sont des femmes», dit Tania Bernard, agente de prêts à CBDC Central à Summerside. 

Est-ce un signe que de nombreuses femmes démarrent des entreprises, ou une preuve qu’elles peinent à réunir le capital qu’il leur faut? Impossible de le dire, d’autant plus qu’il n’est plus nécessaire d’avoir été rejetés par la banque pour présenter des demandes à CBDC, peu importe qu’on soit un homme ou une femme. 

Shelley Jessop du Centre d’affaires pour femmes en milieu rural, informe les femmes qu’elles peuvent venir au centre du lundi au vendredi de 9 h à 16 h, pour travailler, rencontrer des clients, etc.  Le centre s’étend sur deux étages, un total de 2 500 pieds carrés, meublé et décoré avec goût.  L’utilisation du centre est gratuite jusqu’au 30 avril.  Il continuera d’être gratuit pour les membres de PEIBWA, et des frais minimes, à la journée, seront demandés aux non-membres. 

Doubler le nombre d’entreprises dirigées par des femmes d’ici 2025

Le financement de ce centre s’inscrit dans la Stratégie pour les femmes en entrepreneuriat annoncée en septembre dernier par le gouvernement fédéral.  L’investissement de 2 milliards de dollars vise à doubler le nombre d’entreprises appartenant à des femmes d’ici 2025.  «Notre centre rural fait partie de cette stratégie», affirme Shelley Jessop. 

La CBDC, la PEIBWA ainsi que la Banque de développement du Canada (BDC) offrent une variété de programmes de financement, de formation, d’appui à la croissance.  Le site Web bdc.ca offre de nombreux conseils gratuits et les meilleures façons de joindre des agents.  CBDC Central, à Summerside, offre, elle aussi, une grande variété de ressources et de programmes.  Pour se tenir au courant, Tania Bernard conseille d’«aimer» la page Facebook de l’organisation.  PEIBWA communique avec ses membres et le public en général par une info lettre chaque semaine.  C’est facile de s’inscrire pour ne rien manquer des activités et des occasions d’apprivoiser le milieu des affaires, quand on est une femme.  (J.L.)

Katelyn Godfrey, directrice principale de la BDC, a donné une présentation.



Tania Bernard, agente de prêts à CBDC Central à Summerside.

 

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