Une nouvelle compagnie, de produits à base de plantes bios, fabriqués avec amour à l’Île-du-Prince-Édouard, voyait le jour en décembre dernier.  Pastelle et Emmanuelle LeBlanc, les membres du groupe bien connu Vishtèn, sont les deux créatrices de l’entreprise Fleur de lune.

«Les huiles de lavande, de rose et d’églantier ont été créées avec des fleurs sauvages fraîches et bios de l’Île-du-Prince-Édouard», de dire Pastelle.  «On utilise une technique pas très connue ici, où la pleine fleur est macérée pour sortir tous les constituants».  En comparaison, les huiles essentielles sont des extraits de plantes concentrés qui conservent l’odeur naturelle ou «l’essence» de leur source.  Ça nécessite un équipement de distillation coûteux et on peut utiliser des centaines de livres de produits pour produire quelques onces d’huile.

«On utilise cependant quelques gouttes d’huiles essentielles de haute qualité dans quelques-uns de nos produits tels que la rose sauvage (pour augmenter l’arôme) et notre huile d’encens (frankincense)», dit-elle.

Elle ajoute que ces huiles sont bonnes pour littéralement des dizai-nes de douleurs et maux de corps, soins naturels de la peau et merveilleux pour les rituels.  Elles peuvent être massées directement sur la peau et sont des excellents outils pour prendre soin de soi!

«Nos produits se sont avérés très populaires et nous avons rempli beaucoup de commandes depuis le lancement de notre entreprise.  On en a expédié à travers le Canada, aux États-Unis et en Europe», poursuit-elle.  Les gens de l’Île peuvent s’en procurer à Charlottetown tandis que pour les amis des Îles-de-la-Madeleine, on peut amener les commandes au traversier à Souris et les ramasser chez ses beaux-parents au Gros-Cap!   

Elles travaillent sur de nouveaux produits excitants en plus de produire du matériel sur la façon d’utiliser les huiles à base de plantes!  «C’est beau d’acheter des huiles», de dire Pastelle, mais il faut savoir quoi faire avec.  On va donc produire des minis capsules sur leurs bienfaits et donner des conseils sur leur utilisation».

On peut commander via la page Facebook de Fleur de lune : www.facebook.com/Fleur-de-Lune.  On réfléchit à un éventuel magasin en ligne.  Les produits disponibles en quantité très limitée sont l’huile de lavande et l’huile de rose sauvage au coût : bouteilles de 2 oz pour 20 $ et 4 oz 35 $, l’huile d’églantier et l’huile d’encens, bouteilles de 1 oz pour 12 $, et les sels de bain en pots de 6 oz pour 10 $.

«Avec de la lavande séchée et des pétales de roses, on va en faire d’autres cet hiver.  Pour l’instant, on fait ça chez nous dans notre grande cuisine», d’ajouter Pastelle.  «On va réfléchir pour voir comment on voudrait et on pourrait aller loin avec notre entreprise».  Elles vont acheter d’autres genres de fleurs comme la consoude (comfrey) et veulent tout faire avec des plantes de l’Île.  Des amis sont prêts à en faire pousser pour elles, dont un ami fermier bio.

«Il y a aussi des boutiques intéressées de vendre nos produits et si on veut grossir, il faudra en développer de nouvelles.  On pourrait faire des crèmes, d’autres huiles et il nous faudra prendre le temps d’expérimenter avec d’autres fleurs et recettes». 

Diagnostiquée d’un cancer du sein en 2020, Pastelle a développé sa passion des fleurs sauvages lors-qu’elle travaillait avec une guérisseuse.  Elle lui a dit d’en ramasser afin d’entrer en contact avec la rose.  «J’adore les plantes, dit-elle, mais je n’avais jamais rien fait avec ça et je n’étais pas la fille qui voulait recevoir un bouquet de fleurs de son “chum”», dit-elle en riant.  «Je suis allée sur toutes les plages autour de l’Île, dont celle de Mont-Carmel, où je suis née.  C’était comme un rituel, une sorte d’ouverture à se connecter avec les plantes.  Je l’ai refait l’été passé et j’apercevais plus leurs subtilités.  J’ai ramassé des fleurs de roses avec ma sœur Emmanuelle, ma mère et mon “chum” (Pascal Miousse).  Un ami a un terrain du côté nord de l’Île et je me suis retrouvée complètement entourée de roses.  Il s’est passé quelque chose en moi à ce moment-là».

À la fin juillet 2021, Pastelle et Emmanuelle ont suivi le cours d’une professeure pour apprendre à faire leurs propres huiles.  «J’ai utilisé beaucoup d’huile pour ma guérison», de poursuivre Pastelle.  Le premier module était sur la lavande et elles en ont acheté d’Island Lavender Distillery et de deux autres petits producteurs organiques de l’Île. 

«J’en ai fait quelques “batches” et plus j’en faisais, plus je me demandais à qui j’allais donner ça.  Naturellement, on a décidé des formats pour nos produits et on avait seulement des fleurs de roses».  Puis on leur a dit qu’il y avait des tonnes et des tonnes d’églantiers dans la région.  Elles ont aussi fait l’huile d’encens (frankincense) et pensaient que ça ne serait pas populaire du tout.  «On en a d’abord fait 10 bouteilles, pour finalement en faire 80.  Cette huile peut se faire en quelques jours avec de l’huile essentielle contrairement aux huiles de roses, de lavande, d’églantiers et les sels de bain qui prennent plus de temps».  Elles ont aussi pensé à faire quelques petites affaires pour vendre à Noël, alors que les gens cherchent des cadeaux.  À leur surprise, le tout s’est avéré un grand succès.

«Fleur de lune est une sorte de fleur», a conclu Pastelle.  «Ma guérison et ma méditation m’ont portée vers les fleurs, la lune et ses différents cycles et j’ai aimé le nom tout de suite pour notre entreprise».  Elle dit cependant prendre une journée à la fois, car sa santé est toujours ce qui est le plus important.