Octobre 2020

Simonne Cormier-Morrison s’attend à mettre sur le marché sa prothèse mammaire faite de fibres naturelles en 2021.


Après une mastectomie partielle, Simonne Cormier-Morrison a eu recours aux prothèses mammaires commerciales.  «Ça n’était pas confortable, ça ne restait pas en place, je devais le replacer parfois au milieu de la journée.  Et j’ai commencé à chercher des alternatives plus naturelles et confortables.» 

Cela fait environ trois ans que Simonne Cormier-Morrison, native de Saint-Gilbert, travaille sur le développement de son produit pour lentement l’acheminer vers une mise en marché, qu’elle prévoit pour 2021. 

«Partout, on m’a répondu que ça n’existait pas.  On m’a même dit : “Si c’est ce que vous voulez, vous devrez le faire vous-même et bonne chance”.  Je ne suis pas une qui recule devant les défis, alors j’ai adapté une prothèse commerciale pour mon confort et j’ai compris que je n’étais pas la seule femme à détester les prothèses en polyester qui donnent chaud et qui ne restent pas en place.  Et j’ai commencé des démarches».

«J’ai déposé un dossier pour breveter mon invention et mon concept.  Je considère qu’à cette étape-ci, je peux commencer à en parler, car l’idée est protégée.  Malgré cela, certains aspects de mon produit sont encore en affinage et ce que j’utilise pour mon prototype et pour moi même ne sera peut-être pas ce qui sera mis en marché».

Simonne Cormier-Morrison a pris sa retraite après avoir travaillé 33 ans comme fonctionnaire à divers bureaux à Charlottetown pour concentrer ses efforts à sa compagnie

Durant sa belle carrière, elle a accumulé des connaissances, mais elle n’est pas une scientifique et devenir la PDG d’une compagnie ne faisait pas partie de ses rêves de retraite.  Pour l’aider à cheminer, Simonne Cormier-Morrison s’est tournée vers l’Alliance des Bios Sciences de l’Île-du-Prince-Édouard, qui l’a dirigée vers sa filiale «EmerGence», un incubateur d’entreprises de biosciences. 

«J’ai présenté mon concept aux membres du bureau de direction du programme “EmerGence” et ils ont jugé que mon concept avait du potentiel pour la mise en marché et l’exportation partout dans le monde.  Le besoin est global.  Au Canada, 26 000 femmes reçoivent un diagnostic chaque année et dans le monde entier, on est dans les millions de personnes.  C’est un gros marché qui est occupé par de grosses compagnies qui pensent plus à leurs profits qu’au confort des femmes», soutient Simonne Cormier. 

Le simple fait de faire partie de ce programme élève le profil de sa compagnie et de son produit, en vue de trouver des investisseurs ou d’obtenir du financement éventuellement.  «Je ne suis pas encore vraiment rendue à cette étape, mais ça s’en vient».

Par l’entremise du programme «EmerGence», Simonne Cormier-Morrison a accès à des chefs d’entreprise, à des personnes qui connaissent le monde des biosciences et qui peuvent l’encadrer dans ses démarches, sans pour autant les faire pour elle.  «Je dois dire que c’est tout un apprentissage et c’est beaucoup de travail.  Si j’ai décidé de m’investir autant, c’est que je crois fermement que les femmes devraient avoir accès à des alternatives confortables et non dommageables à l’environnement, si elles le souhaitent», dit-elle, tout en admettant que le produit qu’elle développe ne fasse pas forcément l’unanimité. 

Sans donner trop de détails, Simonne Cormier-Morrison parle d’une prothèse en fibres naturelles, hypo-allergénique, entièrement durable, et d’un système d’attache qui sera adaptable selon les besoins de la personne.  Le système d’attache lui-même n’existe pas présentement sur le marché ce qui implique une usine de fabrication.  «Idéalement, j’aimerais que tout soit fabriqué à l’Île et au moins au Canada.  Mais je veux aussi garder les prix compétitifs.  Le plus important pour moi, à ce point-ci, c’est d’offrir aux femmes un produit dont moi même je voudrais et dont je serai fière».

Au Naturel Solutions 

Le nom de la compagnie de Simonne Cormier-Morrison est «Au Naturel Solutions».  «Je voulais conserver un aspect francophone dans le nom de mon entreprise et “Au Naturel” est une expression qui évoque le contact de la peau, les matières naturelles, mais aussi un produit qui ne fait pas de dommage à l’environnement, ni à l’étape de la fabrication, ni lorsque sa vie utile est terminée».

Ce qui est aussi important pour Simonne c’est le confort.  «Quand on n’a pas de douleurs, qu’on n’a pas chaud, qu’on n’a pas besoin de remettre en place une prothèse, quand on se sent symétrique, on se sent capable d’affronter le monde.  Ce n’est pas une question de vanité.  C’est une question de dignité et de confiance en soi». 

Simonne Cormier-Morrison a reçu l’appui du programme Ignition anglophone en 2019 (25 000 $) et elle est aussi membre de la Startup Zone.  Ce n’est pas facile de mener une idée jusqu’à la mise en marché, mais Simonne Cormier avoue que les infrastructures d’encadrement sont là pour appuyer et pour accompagner les personnes dans leurs démarches.  «Innovation ÎPÉ est vraiment une place où on trouve de l’aide», dit-elle. 

Le logo de «Au Naturel Solutions»



- Jacinthe Laforest

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