Octobre 2018

Ryan Legault, futur ingénieur en chimie, a travaillé tout l’été avec le professeur William Whelan (à droite) sur un projet qui pourrait aider l’industrie de la bière à rester en effervescence.

Après avoir complété trois années en ingénierie à l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard, Ryan Legault, de Charlottetown, a opté pour poursuivre ses études en génie chimique à UNB où il est depuis quelques semaines seulement.

Durant l’été 2018, Ryan Legault a travaillé à un projet passionnant consistant à arriver à prédire l’arôme et l’amertume d’un type de houblon, selon la proportion de certains éléments déterminants qu’il contient.

«Ce travail que j’ai fait cet été était un peu en dehors de mon domaine d’étude, mais j’ai tout de même appris beaucoup, et j’ai utilisé mes compétences d’une façon que je n’aurais pas pu faire, si j’avais eu un emploi dans le tourisme ou autres.  Je suis très content d’avoir contribué aux travaux du professeur Bill Whelan», a indiqué Ryan Legault.

Le professeur Bill Whelan est un chercheur qui aime innover, autant pour lui même que pour exposer ses étudiants à de nouvelles techniques.  C’est justement ce qu’il fait avec son projet sur le houblon.

«Mon projet d’étude consiste à utiliser un équipement qui a été créé pour identifier des échantillons de drogues sur place lors d’opérations policières.  C’est une sorte de labo portatif, un spectrographe, qui produit une signature spécifique et la compare aux centaines déjà enregistrées dans la machine», a expliqué le professeur Whelan.   

Cet équipement sophistiqué n’a jamais été utilisé pour le houblon.  Une grande partie du travail de Ryan Legault, durant l’été, a été de calibrer l’outillage selon des critères qui seront utiles aux producteurs de houblon et de bière.  «On sait déjà que les proportions fluctuantes des acides Alpha et Bêta ont un effet sur l’arôme et l’amertume du houblon et de la bière.  Éventuellement, on aimerait que l’industrie puisse utiliser cette nouvelle banque de données que nous développons pour mettre au point des méthodes de culture, de récoltes et de séchage en fonction des caractéristiques de goût et d’arôme qu’on souhaite», ont expliqué les deux chercheurs.

Ryan Legault est le premier étudiant à travailler à ce projet avec le professeur Whelan.  D’autres étudiants vont lui succéder, et continuer les travaux là où il les a laissés.  Il a cependant laissé sa marque dans le projet en concevant de toute pièce un adaptateur qui permet justement à la machine de «lire» les feuilles de houblon.  Il a conçu la petite pièce dans un programme informatique et une imprimante 3D a fait le reste.

En tant que futur ingénieur chimique, Ryan Legault est déjà très conscient que ses chances de travailler à l’Île sont minces.  «Je sais qu’actuellement, il y a de cinq à six postes d’ingénieur chimiques à l’Île-du-Prince-Édouard.  Je sais aussi, grâce à mon expérience de cet été, que je suis capable de sortir de ma zone de confort et de m’adapter», a indiqué le jeune homme.

Bill Whelan a déjà eu des employés par l’entremise du programme PERCÉ.  Il y a environ 10 ans, Michel Arsenault (PhD à présent) a travaillé avec lui.  «Je n’ai que de bonnes choses à dire sur le programme PERCÉ.  C’est très bien organisé et profitable autant pour l’employeur que pour l’employé», a soutenu Bill Whelan.

Ryan Legault est le fils de Benoît Legault, et le petit-fils de Denise et François Legault, deux francophones qui ont longtemps contribué à la vie en français à Charlottetown, et qui sont repartis vivre au Québec depuis.  Ryan a reçu son diplôme du secondaire de l’école Charlottetown Rural.


Le houblon est une plante grimpante vivace qui peut devenir envahissante, car elle se propage aisément.  On peut la cultiver ici-même à l’Île, mais la plupart des fabricants de bière se procurent le houblon déjà séché sous la forme de granulé (photo ci-dessous).  C’est cette forme que Ryan a utilisé pour son étude, et il a aussi utilisé les feuilles à leur état naturel.  C’est pour ces dernières qu’il a créé l’adaptateur.




Cette machine, connue sous le nom de «Système Raman», du nom de son inventeur, coûte environ 30 000 $.  C’est la première fois qu’elle est utilisée pour rendre service à l’industrie de la bière.


- Par Jacinthe Laforest

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