Matt Clendinning est l’heureux propriétaire du café The Lucky Bean, qu’il espère garder ouvert pour l’hiver si la clientèle ne faiblit pas.
Rien ne prédestinait Matt Clendinning, bilingue et natif d’Ottawa, à ouvrir le café The Lucky Bean à Montague. Mais comme tant d’autres avant lui, le jeune homme de 32 ans a eu un coup de cœur pour l’endroit, et a décidé de tout quitter pour venir s’y établir. Au bonheur des Prince-Édouardiens, qui ont désormais un nouvel endroit où se réunir et déguster un latté ou un expresso bien tassé!
«J’étais venu aider un ami à déménager ici, l’an dernier. Je suis resté environ un mois. Chaque fois que je passais devant cet immeuble, qui était à vendre, j’avais un sentiment qu’il m’appelait, aussi absurde que ça puisse sonner! Dès mon retour à Ottawa, j’ai téléphoné au propriétaire, et je l’ai acheté», se remémore Matt Clendinning.
Après une dizaine d’années passées chez Postes Canada, un emploi stable, mais insatisfaisant à ses yeux, Matt Clendinning avait d’abord tenté d’adopter un nouveau mode de vie «plus nomade» : la «van life». «Pendant deux étés, j’ai travaillé comme gérant d’un bar-terrasse. Pendant le reste de l’année, je voyageais : en Égypte, en Islande, etc.», raconte-t-il.
Un coup de foudre
Heureux dans cette nouvelle aventure, il n’aurait jamais imaginé être propulsé à la mise sur pied d’un café. «Je voulais louer l’endroit à quelqu’un, j’ai contacté entre autres le Receiver et le Kettle Black, mais ça ne fonctionnait pas.» Le 16 avril, une date que Matt Clendinning n’oubliera jamais, il a décidé qu’il ouvrirait lui-même ce café qui semblait manquer à Montague.
La courbe d’apprentissage était à pic pour celui qui ne buvait même pas de café : trouver les bons produits, le bon équipement, la bonne équipe, créer l’image de marque et surtout aménager l’endroit. «Je me suis entouré de bons mentors et j’ai appris des erreurs du Juice Box Cafe», un ancien café de Montague qui a fermé ses portes.
À l’aide de programmes et d’organismes comme la «Community Business Development Corporation» (CBDC), Compétences Î.-P.-É., Innovation Î.-P.-É. et Tourisme Î.-P.-É., le propriétaire du Lucky Bean a su se tisser un réseau de contacts efficace. Et après quelques délais, l’établissement a finalement ouvert le 2 août.
«Les deux premières semaines, ça a été malade, on n’arrivait pas à fournir! Puis ça s’est vraiment calmé, et là c’est plus stable. On a nos habitués, nos clients locaux», se réjouit l’entrepreneur.
Des idées à profusion
Avec un menu composé de sandwiches, soupes et salades, incluant de nombreuses options végétariennes/véganes et sans gluten, le Lucky Bean veut proposer des options à tous, même ceux qui peinent généralement à manger à l’extérieur. «Je vends de la bouffe que je voudrais moi-même manger», précise Matt Clendinning.
Il compte également obtenir un permis d’alcool, qui lui permettrait entre autres d’offrir des cafés spécialisés, du vin et quelques bières locales. «On s’adapte tous les jours. On a récemment commencé à offrir les “coffee flights”, qui permettent d’essayer divers types de cafés. Et j’aimerais importer des fromages, développer des plateaux de charcuteries.» S’il y a bien une chose qui ne manque pas au jeune propriétaire, ce sont les idées!
Son équipe est actuellement composée de quatre employés à temps plein, dont lui-même, et d’une dizaine à temps partiel, dont des étudiants qui ont travaillé au café cet été. Le français est d’ailleurs un petit plus aux yeux de Matt Clendinning, qui a effectué toute sa scolarité dans la langue de Molière et qui se réjouit de pouvoir le pratiquer avec certains clients!
«Je suis vraiment heureux d’avoir ouvert le café, j’aime ça et je me lève chaque matin en étant content d’être ici», termine le propriétaire du Lucky Bean. Une belle addition pour Montague, et la preuve qu’il faut suivre ses intuitions, aussi insensées qu’elles puissent paraître!