Une nouvelle boutique de vêtements écoresponsables a ouvert à Charlottetown : Swenn.  Le magasin est tenu par la designeuse de mode Kristell Geffroy.  Elle n’utilise que des matières premières écologiques et respectueuses du bien-être animal.  Et les habits sont confectionnés dans des ateliers de fabrication avec de bonnes conditions de travail.

À l’entrée de la boutique, Swenn est imprimé en grandes lettres noires sur le mur blanc derrière la caisse.  Swenn comme les «initiales des quatre points cardinaux en anglais», avec l’ajout d’un «n» final pour que «ça sonne breton», explique Kristell Geffroy, originaire de Bretagne.

Le 19 décembre dernier, la Française, designeuse de mode, a ouvert son magasin de vêtements éthiques et unisexes dans le Confederation Court Mall à Charlottetown.  On y trouve aussi des objets d’autres créateurs des Maritimes.

«Mes créations s’inspirent de l’univers marin, des vêtements traditionnels portés par les pêcheurs», explique Kristell Geffroy.  T-shirts, sweat-shirts, pulls, pantalons affichent un style intemporel et décontracté pour les adultes et les enfants. 

«C’est aussi bien pour des jeunes de 25 ans qui cherchent des produits modernes et cool, que pour des quinquagénaires à la recherche de pièces de qualité éthiques», détaille la quadragénaire.  

Pulls québécois, t-shirts new-yorkais 

La marque Swenn est née en 2018.  Après huit ans dans l’industrie de la mode à Montréal, Kristell Geffroy est écœurée par les conditions dans lesquelles sont fabriqués les vêtements à l’autre bout du monde. 

«Je n’étais plus du tout à l’aise de contribuer à cette industrie où des habits de mauvaise qualité sont confectionnés par des gens qui ont des conditions de travail horribles et qui, en plus, pollue la planète», partage la styliste.  

La naissance de son fils sonne comme un déclic : «Je me suis vraiment lancée dans un projet plus en en lien avec mes valeurs.» 

Kristell Geffroy conçoit alors une ligne de vêtements et se met en quête de matières premières naturelles et biologiques.  Le coton qu’elle utilise est certifié bio et sans produits chimiques, la laine mérinos issue d’élevages qui respectent le bien-être animal. 

«Je veux les produits les plus écologiques possibles», insiste la designeuse. 

Kristell Geffroy part aussi à la recherche de filatures et de fabricants : «L’une des choses les plus importantes pour moi était de compter sur une chaîne de production locale, mais je me suis rendu compte que c’était un défi de trouver des fournisseurs locaux canadiens.» 

Elle finit par dénicher une filature en Italie, un fournisseur de t-shirts et de sweat-shirts dans l’État américain de New York, et des ateliers de tricotage au Québec.  «Je me suis assurée que les droits des travailleurs sont respectés», insiste-t-elle.  Et bientôt, les motifs apposés sur les habits seront imprimés dans un atelier de sérigraphie à Charlottetown. 

«Prêts à dépenser plus si c’est responsable»

Forcément, les coûts de production sont plus élevés, mais Kristell Geffroy assure qu’elle essaie d’avoir «une gamme de prix variés avec des pièces à 50 dollars.»

La styliste estime à cet égard que les «clients sont de plus en plus éduqués et cherchent à mieux consommer» : «Ils sont prêts à dépenser plus si c’est responsable d’un point de vue social et environnemental.»

Pendant quatre ans, Kristell Geffroy a vendu ses vêtements en ligne et dans des magasins à Montréal, en Gaspésie, mais aussi en Ontario et aux Îles-de-la-Madeleine. 

C’est à l’occasion d’un voyage dans les Maritimes qu’elle découvre l’Île-du-Prince-Édouard.  «Un vrai coup de cœur, la beauté des paysages, l’océan, le savoir-faire des artisans, je me suis dit que c’était l’endroit idéal pour ouvrir mon premier magasin», raconte la Bretonne qui finit par s’installer dans la province l’an dernier. 

- Marine Ernoult