Mars 2020

Joseph Jeffrey est greffier de l’Assemblée législative.


Ils ne sont que 13 au Canada, en comptant le greffier du parlement fédéral.  Joseph Jeffrey a accédé au poste de greffier de l’Assemblée législative en 2019.  Il n’hésite pas à dire que c’est l’emploi pour lequel il s’est préparé toute sa vie, sans le savoir.  «Mon père m’a toujours dit que peu importe l’emploi et le travail que tu fais, arrange-toi pour en retirer le maximum, et c’est toujours ce que j’ai fait», dit Joseph Jeffrey, dans un excellent français. 

Eenfant d’une famille militaire, il a obtenu un diplôme du Carrefour du Grand Havre, à Dartmouth près d’Halifax.  «J’étais en 7e année lorsque ma famille est arrivée à Halifax, et le Carrefour ouvrait ses portes.  Avant cela, j’allais à l’école française en Ontario, et j’ai continué à l’école française.  Mes parents ont toujours compris l’importance d’être bilingue», a indiqué le jeune homme.

Le fait d’être bilingue lui a ouvert les portes à plusieurs emplois et bien que le bilinguisme ne soit pas un prérequis pour le poste de greffier, Joseph affirme que le fait d’être bilingue apporte un cachet unique à son travail.  «Être bilingue ce n’est jamais inutile», dit-il. 

Le poste de greffier est loin d’être une récompense honorifique.  C’est un véritable travail, non partisan qui plus est.  «Je travaille pour tous les députés, peu importe leur allégeance politique.  J’exerce un devoir de réserve politique ainsi que sur mes valeurs et les causes qui me tiennent à cœur.  Les députés de tous les partis doivent avoir confiance que peu importe ce qu’ils me demandent, je leur réponds avec leur seul intérêt en tête, sans arrière-pensée et sans intention cachée, de ma part».

Un seul greffier par province

Avec un poste par province, aucun collège ou université ne créera de programme de formation pour futur greffier.  Il n’y a pas de parcours type.  Il y a de fortes chances que ceux et celles qui auraient le profil du greffier pourraient faire carrière dans plusieurs domaines. 

Au départ, Joseph Jeffrey a fait un baccalauréat en finances.  Puis, sur un coup de tête, il est parti enseigner l’anglais en Corée.  De retour au Canada, sur la côte pacifique cette fois, il a commencé ses études pour devenir enseignant, tout en occupant des emplois peu valorisants, mais formateurs.  «Je vendais des forfaits technologiques à des entreprises, pour une compagnie de télécommunication.  Je n’aimais pas cela.  Mais avec le recul, j’ai réalisé que j’ai appris beaucoup sur la capacité à identifier une lacune, à suggérer des solutions, sur l’importance de communiquer clairement, sur la patience et sur le pouvoir de la négociation», dit celui qui utilise ces compétences très régulièrement dans son travail et dans sa vie de tous les jours. 

La perception, c’est la réalité

Dans un autre emploi, pour une compagnie de traitement de gazons, le patron disait toujours : la perception, c’est la réalité.  «Encore aujourd’hui, c’est une affirmation que je trouve très vraie», dit celui qui a toujours suivi les conseils de son père : «Peu importe le travail, il faut en retirer le maximum». 

Lorsque ses parents ont décidé de prendre leur retraite à l’Île-du-Prince-Édouard, d’où ils sont natifs, Joseph a décidé de revenir à l’Île aussi.  Il a obtenu un emploi avec l’Association des nouveaux arrivants au Canada de l’Île-du-Prince-Édouard.  C’était un emploi bilingue d’éducation publique sur la diversité et l’accueil des immigrants.  Après quelques années, il a accédé à son premier poste dans la fonction publique provinciale.  Il s’agissait d’un poste bilingue lié à l’immigration et à la croissance démographique. 

Quelques années plus tard, le voici qui devient agent administratif pour l’Assemblée législative.  «Cela faisait deux semaines que j’étais dans ce poste, et je savais que j’étais à ma place.  J’avais envie de travailler dans cet environnement où on travaille pour la démocratie.  Ça me ramenait à un prof qui m’avait beaucoup marqué au secondaire, et qui parlait beaucoup de démocratie et de nos institutions politiques.  À mes yeux d’adolescent, il n’y avait rien de plus important que défendre la démocratie».

Apprendre de tous les emplois

Après quelque temps dans cet emploi administratif, Joseph Jeffrey a demandé davantage de responsabilités, et la description de tâches a été remodelée, ainsi que son titre, qui devenait directeur des services corporatifs (finances, technologie et ressources humaines).  Il a également appris autant de choses que possible sur la procédure parlementaire, assumant les travaux des commissions.  Il travaillait de près avec le greffier d’alors, Charles MacKay.  «Quand M. MacKay a décidé de partir à la retraite, après une belle carrière de 33 ans, j’ai déposé ma demande et j’ai eu le poste».

Joseph Jeffrey a le plus grand respect pour les personnes avec lesquelles il travaille, et pour l’institution qu’il dessert.  «Nos ministres et nos députés font un travail important et j’aime penser que je leur facilite la tâche en m’assurant qu’ils aient l’information qu’ils demandent».  (J.L.)

La Voie de l’emploi en images

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